la Gare de Metz

Quand on arrive à Metz par le train, surpris par l’architecture germanique, on se demande si on n’a pas déjà traversé la frontière allemande. En effet, la gare, est là pour nous rappeler que Metz était bien une ville allemande il y a un peu plus de cent ans. Petit Rappel : après la défaite de la France en 1870, l’Alsace-Lorraine (plutôt Alsace-Moselle) devient territoire de l’Empire germanique jusqu’en 1918, donc pendant presque cinquante ans. Et c’est au tournant du XXème siècle que Metz, sous les ordres de l’Empereur Guillaume II, s’agrandit et se germanise. Comme à Strasbourg, un nouveau quartier voit le jour, le quartier impérial. Dans ce contexte, la nouvelle gare, grande, efficace et stratégique est inaugurée en 1908. Metz est une ville de garnison de premier ordre, les 22000 militaires, la veille de la guerre, pourront ainsi se déplacer rapidement. Ce robuste bâtiment en grès et basalte, recouvert de tuiles vernissées vertes est de style néo-roman germanique selon les vœux de Guillaume II. Il rappelle ainsi les églises et palais ottoniens des bords du Rhin. L’empereur, à qui l’on a attribué l’esquisse de la tour de l’horloge, avait fait installer dans la gare de luxueux appartements pour ses séjours à Metz.

Devant la gare, je vous invite à lever les yeux, prendre le temps de regarder.

Sur la façade, une foule de petits détails interpellent le visiteur. Statues et reliefs valorisent la puissance impériale et la modernité. Ainsi, grâce au train, ce cheval vapeur, les voyageurs, hommes, femmes, militaires, prêtres, paysans, riches ou pauvres peuvent voyager librement, et profiter de services divers : restauration, consultation médicale, envoi de colis, de télégrammes, etc… En haut du mur pignon, on peut apercevoir deux mineurs assis accompagnés l’un d’une corde et l’autre d’une roue dentée rappelant la richesse minière et sidérurgique de la région.

Entrez à l’intérieur de la gare, vous serez surpris par les voutes, colonnes, vitraux et lustres, dont le style étonnant mélange les époques avec une harmonie certaine.

Cette gare, qui suscite aujourd’hui l’admiration des visiteurs, a été élu en 2018 la plus belle gare de France selon un concours lancé sur Facebook par Gare & Connections. Et pourtant, Cent ans plus tôt, les critiques fusaient. Maurice Barrès, fervent défenseur de la Lorraine française, comparait la gare de Metz à « une tourte, un immense pâté de viande »

Avec ces quelques photos ci-dessous, vous aurez déjà un aperçu pour un libre jugement.

Et si vous voulez en savoir plus sur cette grande gare et ses petits détails qui nous racontent une époque tumultueuse et passionnante, n’hésitez pas à me contacter pour une visite guidée.